Le chien est-il le meilleur ami de l'homme? À voir les réactions du public à la suite du rappel fort médiatisé de boîtes de nourriture pour chiens et chats, il n'est plus permis d'en douter. Mais jusqu'où un maître est-il prêt à aller pour faire le bonheur de Fido?
Dans certains cas, des propriétaires d'animaux de compagnie n'hésitent pas à faire incinérer leur compagnon à quatre pattes à leur mort. La firme Cremadog offre ce genre de services dans la région de Paris. De telles entreprises existent aussi au Québec. Portrait d'un phénomène.
Charlotte, 2 ans, se promène avec ses parents sur le mont Royal. Un élégant manteau rayé couvre son petit ventre qui digère encore son dernier repas, à base de saumon bio et de riz sauvage. Elle fonce vers ses amis, pour ensuite se rouler par terre et renifler des excréments.
Charlotte est un caniche. Son maître ne lui offre que ce qu'il y a de mieux. Mais ces habits élégants et ces repas gastronomiques répondent-ils à ses besoins? Ou s'agit-il d'anthropomorphisme?
Nous avons demandé à une spécialiste, la Dre Lucie Hénault, de l'hôpital vétérinaire de Saint-Eustache-Deux-Montagnes, de se prononcer sur quatre types de produits pour chiens.
Fine cuisine
Dinde et canneberge. Saumon et canard. Les étiquettes de nourriture pour chiens font presque saliver leurs maîtres. Et c'est justement leur but, explique la vétérinaire.
«Le marketing de cette nourriture s'adresse au maître qui l'achète, pas à l'animal qui la mange. Le chien ne goûte pas toujours la différence. Car malgré son excellent odorat, son sens du goût reste moins développé que le nôtre. De plus, les aliments annoncés ne sont pas forcément présents en grande quantité.»
Inutile donc de rechercher la gastronomie. Ce qui importe, c'est la valeur nutritive.
Et que penser de la nourriture dite antiallergène?
«Les animaux peuvent être allergiques à différentes substances. Même au boeuf ou au poulet. C'est donc difficile de faire un achat préventif pour éviter les allergies. En cas de doute, il vaut mieux consulter son vétérinaire.»
Chandail et bottes
L'hiver, un chien peut-il vraiment souffrir de froid?«Ça dépend de son poil et de ses habitudes. Pour un chien qui ne sort pas souvent ou qui a le poil court, un manteau sera très utile. C'est normal. Après tout, on met aussi des couvertures sur les chevaux l'hiver.» Quant au choix du modèle, le chien se contentera de la plupart des tendances.
«Les petites bottes aussi sont utiles. Elles protègent du sel et du gel qui peuvent endommager le dessous des pattes.»
Éducateur, dresseur?
Et que penser du coussin qui préviendrait l'anxiété causée par l'absence du maître? Celui-ci renferme une batterie qui simule un battement cardiaque censé apaiser l'animal.
La vétérinaire dit n'en avoir jamais entendu parler. Mais elle confirme que le concept d'anxiété existe aussi pour les animaux.
«Lorsqu'ils sont seuls, certains animaux deviennent anxieux. Ils jappent, grugent les sofas et causent des dégâts. Mais si on soupçonne de tels problèmes de comportement, il faut d'abord filmer le chien en notre absence. C'est possible qu'il jappe parce qu'il s'amuse avec sa balle. Et s'il urine sur le plancher, c'est habituellement un problème physiologique.»
Prudence aussi avant de consulter un éducateur ou psy canin.
«N'importe qui peut se prétendre spécialiste du comportement animal. La profession n'est pas réglementée. Il faut donc se méfier, même si certains sont très compétents. Au Québec, il existe seulement un véritable spécialiste reconnu du comportement animal : la Dre Diane Frank.»
Lunettes de soleil
Il se vend aussi des lunettes de soleil pour chien, à environ 30 $. Très cool pour le style canin-rockeur. Mais utiles?
«Personnellement, je n'en achèterais pas à mon chien, dit-elle. Les chiens n'aiment pas qu'on leur en fasse porter. Je le recommande seulement aux chiens qui accompagnent leur maître à moto ou en vélo. Elles servent surtout à protéger leurs yeux des poussières et des mouches.»
Paul Journet
La Presse
Commentaires