Acupuncture, rééducation sous l'eau, trampoline: une clinique de Chicago (Michigan) s'est spécialisée dans la rééducation physique des animaux domestiques blessés ou âgés.
«Qui aurait pensé qu'on puisse apprendre à un chien à lever des poids», s'étonne Julie Mayer, vétérinaire au cabinet Integrative Pet Care qui s'est ouvert il y a deux ans à Chicago. Elle admet que les récompenses données à l'animal y sont pour beaucoup ainsi que le rôle de ses maîtres. «On encourage beaucoup les bêtes avec des gâteries mais cela demande aussi énormément d'entraînement», confie-t-elle. Plaire aux maîtres fait partie de la thérapie mais aussi du décor. Des huiles essentielles se dégagent des bouches d'aération pour masquer les odeurs de chien mouillé, de grandes baies vitrées font entrer la lumière, une musique douce est diffusée dans les pièces consacrées à l'acupuncture et aux massage
«Il règne une atmosphère propice à la guérison et à la paix», résume la cofondatrice de la clinique Kellee Joost. «C'est tout à fait zen», affirme-t-elle.
Un certain nombre de cliniques vétérinaires classiques ont commencé à offrir des rééducations physiques mais Integrative Pet Care est une des rares cliniques aux États-Unis à s'y consacrer entièrement.
Les protocoles de soins ont été développés par l'Université du Tennessee et les trois vétérinaires de l'équipe médicale ont tous un diplôme d'acupuncteur pour animaux.
Un tapis roulant immergé dans l'eau, d'une valeur de 40 000 dollars, est recommandé pour réhabituer l'animal à un exercice en douceur tandis que la chaude température de l'eau stimule la circulation, la relaxation des muscles et aide à désenfler.Ce jour-là, Benny, un berger allemand de 9 ans, est en séance. Vêtu d'une veste de sauvetage jaune fluo, il est immergé dans la baignoire au tapis roulant et se livre avec bonne volonté à l'exercice de marche forcée dans l'eau.
Benny, qui est employé comme chien renifleur d'explosifs à l'aéroport de Chicago, est en convalescence d'une opération du genou.
«Ca va aller», assure son propriétaire Gary Gozdecki, un officier de police.
«Il est retourné au boulot et avec plus d'enthousiasme que jamais mais je préférerais être sûr qu'il retrouve l'usage de tous ses muscles, qu'il ne prenne pas l'habitude d'utiliser une patte en priorité», explique son maître. «En plus, il adore l'eau».
Après la séance d'hydro-rééducation, Benny est séché et est invité à passer dans une autre salle où le sol de plastique souple est censé amortir les pas. Il se lance dans des exercices de slalom entre des cônes et de saut sur un trampoline.
La séance n'est pas aussi facile pour Bailey, un colley de 13 ans qui souffre d'arthrite dans le dos et qui a du mal à se lever.
La chienne effectue le slalom sans difficulté mais peine lorsqu'elle doit descendre une rampe inclinée.
«Je pense que cela l'aide à stabiliser son état», affirme sa maîtresse Janice Turner qui fait un trajet d'une heure en voiture pour mener Bailey à la clinique, tous les quinze jours depuis un an, au prix de 45 à 75$ la séance.
«Je n'ai pas d'enfants, je n'ai qu'un chien», explique-t-elle.
Si l'essentiel de la clientèle du cabinet sont des chiens, il y a eu aussi des chats, des lapins, des cochons d'Inde et même un fois un poulet.
Les Américains ont dépensé 38,5 milliards de dollars pour leurs animaux domestiques l'année passée, dont 9,2 milliards de frais médicaux, selon l'Association américaine des fabricants de produits pour animaux familiers.Mira Oberman
Agence France-Presse
Chicago
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